Article rédigé par Béatrice Rousselle, journaliste de Végétable. Cet article est publié en primeur sur notre site, puis à paraître dans l’édition de mars 2025 du magazine Végétable.
3 592 points de ventes ont été visités en France en durant la campagne 2023-2024 afin de vérifier la conformité des pommes de terre mises en vente.
Depuis plusieurs années, le CNIPT s’attache à la qualité des pommes de terre qui circulent sur le territoire français. Quatre plans de surveillance ont été mis en œuvre par l’interprofession dans le but de garantir une qualité optimale aux consommateurs. La surveillance de la qualité en points de vente est l’un d’entre eux. Les sept experts produits du Giec CNIPT-Interfel – le Groupement interprofessionnel d’expertise et contrôle né en 2018 de la volonté de deux interprofessions de développer et d’accroître la qualité de leurs activités – ont sillonné les routes de la métropole pour se rendre dans des points de vente afin d’effectuer leurs évaluations. Lors de chaque visite en magasin, ils ont évalué l’intégralité du rayon des pommes de terre. Tous les lots présents ont été appréciés sur leurs critères de qualité (défauts visuels) et contrôlés sur l’information délivrée aux consommateurs (calibre, étiquetage, balisage en rayon). Pour chaque lot, un rapport a été adressé au fournisseur et au distributeur. Si nécessaire, un rappel des textes réglementaires et des recommandations interprofessionnelles a été joint. Ceci afin de leur permettre d’améliorer en continu leur commercialisation.
Un lot peut présenter divers types de défauts à origines multiples. L’objectif des évaluations vise ainsi à identifier l’origine des défauts pour les prévenir et les limiter. Durant la campagne 2023-2024, 3 592 points de vente ont été visités. 36 980 lots de pommes de terre ont été évalués, principalement en supermarchés, hypermarchés et SDMP (surfaces à dominante marques propres). 98 % des lots étaient d’origine France, 89 % étaient en préemballés et 11 % en vrac.
« Les experts produits attribuent, avec des règles bien précises, la responsabilité des défauts selon l’implication, soit du distributeur, soit du fournisseur », explique Hanine Idelbi, chargée de mission qualité au CNIPT. « En responsabilité des distributeurs, 82 % des lots étaient conformes sur l’aspect qualité du produit. La majorité des écarts rencontrés concernaient le verdissement d’exposition (39 %) et la germination (38 %). Ces défauts sont majoritairement liés au temps de présence en rayon, souvent trop long et ne respectant pas les conditions de conservation optimales. En responsabilité des fournisseurs, 93 % des lots étaient conformes sur l’aspect qualité du produit. Les défauts rencontrés sont divers, mais restent limités en nombre. Ils concernent principalement la maladie de la gale argentée (36 %), des coupures, morsures et meurtrissures (31 %) ou du noircissement interne (17 %). »
Des relevés ont également été réalisés sur les mentions qui doivent être présentes sur l’étiquetage et le balisage des produits. La grande majorité des écarts provenait de manquements sur le balisage en rayon. « Les erreurs les plus courantes sont : une mauvaise indication de la nature de produit (confusion entre pommes de terre de consommation à chair ferme et pommes de terre de consommation) ; l’absence ou la mauvaise indication du nom de la variété ; l’usage d’abréviations non autorisées ; ou encore l’absence de mentions obligatoires, voire du balisage dans son intégralité », souligne Hanine Idelbi. Elle rappelle que des fiches pédagogiques sur les règles du balisage et de l’étiquetage sont disponibles pour tous les professionnels de la filière, directement sur le site du CNIPT. Des formations sont aussi dispensées, telles que celles sur la gestion du rayon pommes de terre ou encore sur l’évaluation et l’agréage des lots selon la norme NF V 25-112.
Photo : © CNIPT